Pourquoi appelle-t-on un garde-corps, un Garde-fou ?

Quand on parle de garde-corps, on a tendance à penser directement à toute barrière ayant pour vocation la protection d’une chute. Ce mot n’existait cependant pas au moyen âge. À sa place, il y a eu le terme « garde-fou » que beaucoup continuent d’ailleurs d’utiliser aujourd’hui. Mais ces mots sont-ils réellement intervertibles ? Ces quelques détails permettent de vous éclaircir à ce propos.

Une étymologie pour tout comprendre

Les dictionnaires plus récents précisent que le mot « garde-fou » ait été obtenu de la contraction entre « garder » et « fou ». Pourtant, il a une origine bien plus profonde, étant anciennement gardefol, ou plutôt garde-faux. Le faux dont il était question n’est autre que le faux pli du buste. Au moyen-âge donc, le gardefol avait déjà un rôle de protection du corps de la chute. Et on en trouvait déjà, entre autres :

  • Sur une terrasse en hauteur
  • Sur une passerelle
  • Sur un pont
  • Sur un quai
  • Près d’une excavation

À l’époque toutefois, on trouvait les garde-corps rarement chez les particuliers. Ils avaient surtout leur place sur les palais et châteaux et sur les ouvrages publics en tout genre. Ils se présentaient, par ailleurs, le plus souvent sous forme d’un mur d’appui ou, du moins, d’une barrière en bois de hêtre. Et le savez-vous ? En ancien français, cet arbre était connu sous l’appellation de « fou ». Le nom n’a pas donc été choisi par hasard.

Des mots synonymes

La définition de l’époque du terme garde-fou correspondait donc déjà à celle d’aujourd’hui. Et vous ne ferez pas d’erreur en l’utilisant à la place, non seulement de « garde-corps », mais également de « rambarde » et « balustrade ». Le garde-corps ou le garde-fou d’aujourd’hui se différencie de l’ancien de par une utilisation massive dans le cadre privé. Les particuliers les installent notamment sur leurs balcons, leurs escaliers, leurs terrasses, et même leurs fenêtres. Cela est normal sachant qu’il s’agit d’une obligation légale en France à partir de 1 mètre de hauteur de chute ou pente.

Comme vous pourrez le trouver auprès de tout spécialiste du garde-corps, l’aluminium est l’une des matières les plus prisées pour fabriquer ce dispositif. Il est notamment en concurrence avec l’inox et le bois.

Barrière contre les folies en tout genre

Le garde-fou ou le garde-corps moderne n’a pas également perdu sa vocation de dispositif de sécurité routière.  Il a permet en effet de protéger les conducteurs et les voyageurs sur route d’un danger grave en leur évitant, par exemple, la chute dans un ravin. On peut ainsi dire qu’il s’agit d’une dernière barrière contre les folies routières. La plupart du temps, il s’agit d’une glissière de sécurité se présentant sous forme de barrière métallique remplaçant un talus de terre.

Actuellement, on utilise le mot « garde-fou », par extension, pour désigner tout dispositif matériel, légal ou règlementaire voué à l’évitement de toute forme d’abus et d’exagérations. De ce point de vue donc, on parle réellement de dispositif destiné à garder d’une folie qui pousse à dépasser une limite donnée.